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Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/262

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duits, est-ce à vous que je dois cette plénitude de vie qui quelquefois m’oppresse jusqu’à crier, jusqu’à mourir ? Comment vous expliquer ces instants où mon cœur se gonfle d’une joie dont il ignore la cause, mais qui mêle quelque chose de divin à tous les sentiments qu’il éprouve ? Je bénis le ciel de ce que ma jeunesse s’en va, car sans cela je serais effrayée de tout ce qu’on me dit et des efforts que j’aurais à faire pour proportionner l’expression de mes sentiments dans le monde.

« On m’a toujours reproché de mettre de l’amour dans mon amitié ; non, ce n’est pas cela ; mais une âme très vive répand sa vivacité sur tout ce qu’elle touche. Je ne sais peut-être pas être modérée dans mes affections ; je ne le pourrai jamais, je ne veux pas même apprendre à l’être,

« Beaucoup de personnes se plaindront peut-être de cette vivacité, plusieurs diront que cela les entraîne trop loin. Mais qu’y puis-je ? Je m’éloigne de toute amitié intime avec les hommes dont l’esprit me plaît. Jamais la moindre confidence ne leur donne l’entrée de