la crainte d’avoir peiné, blessé celui qu’elle adore ! Quels regrets cuisants de ces mois de bonheur venus comme un soleil réchauffant dans sa vie terne, en somme, malgré qu’elle cherchait à l’animer par sa tendresse exaltée pour Julie. Cette fois, un amour envahissant, doux et passionné s’est emparé de toutes ses fibres qui saignent dans l’absence et la menace de ses ravages. Dans cette lettre, adressée à la fois aux deux êtres qui remplissent son cœur, elle a une sorte de pressentiment qu’elle ne reviendra pas dans la maison où elle a été si heureuse.
Peut-être avait-elle déjà des raisons de prévoir la fin tant redoutée de ce roman si cher, puisque, peu de temps après, elle s’arma de courage et envoya à Azaïs cette épître, dont la partie la plus importante dut être si pénible à celle qui l’écrivait :
« Vous remplissez mon cœur, mon imagination, le monde, l’espace. Je ne vois rien qu’à travers votre pensée, je n’aime rien qu’après vous avoir aimé, je n’éprouve pas un sentiment qui ne se rapporte à vous, je n’écoute pas une conversation que je ne vous y appelle, je ne