Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/266

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l’aime pas mieux que quand j’ai la force de le gronder…

« Mais, Dieu ! Comment ai-je pu avoir la force de le gronder… Parce qu’il s’afflige avec excès, n’est-ce pas parce qu’il aime avec excès ? O mon ami, aimez-moi toujours de même et, plutôt que de nous aimer moins, soyons malheureux ensemble.

« Chère Fanny, que de jours j’ai perdus ! Que ne les ai-je passés près de vous, dans cette chambre chérie qui sera plus ma chambre qu’aucune de celles que j’occuperai le reste de ma vie. Cette porte à travers laquelle j’entendais des voix si chères, cette porte est toujours devant mes yeux, mais, semblable à ces ombres qui fuient avec le jour, elle échappe à mes mains qui se tendent pour la toucher. Chère Fanny, s’ouvrira-t-elle encore cette porte, volerai-je encore dans vos bras, dans ceux de mon ami ? Ô ma chère Fanny, demandez-le pour moi au ciel. Dieu ne repousse pas les prières d’un ange. »

Quelle plainte déchirante sortant de ce cœur torturé, hors de lui-même par la séparation, par