Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/273

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ces lignes, où « le moi toujours haïssable » tient une bien grande place :

« Ne plus aimer sur la terre, c’est-à-dire ne me donner à personne, me garder pour moi-même et ne garder que moi ! Ne jamais communiquer l’existence à des êtres qui puissent me remercier de ce présent ! Ne pouvoir jamais bénir une mère de m’avoir fait ce présent à moi-même, sentir chaque jour s’écouler à mon âge sans me voir rajeunir et revivre dans un enfant qui sera moi, et quand je disparaîtrai du monde, ne laisser à personne le devoir de bénir ma mémoire, d’unir son existence au souvenir de la mienne, de se rappeler toujours qu’il n’aurait pas existé sans moi ! Si j’ai perdu tout cela, j’ai perdu tout ce qui pouvait m’attacher à la terre. »

Elle lui conseilla sans doute de ne rompre qu’avec le projet d’union, estimant que l’amitié de cette femme-auteur pourrait être utile à la publication de son livre ; et la correspondance continua sur un ton tour à tour amical et passionné.

Pourtant, la pensée de Michaud était désagréable au philosophe pyrénéen. On le voit dans