Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/274

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cette lettre de Mme Cottin à Fanny Soubies, le 22 nivôse an XIV (11 janvier 1805), où elle paraît même en éprouver une certaine satisfaction, toujours bien féminine :

« Je vous avoue que, dans l’espèce d’irritation qu’a éprouvée notre ami, je vois quelques reproches à me faire. Je suis sûre qu’il a été tourmenté par un peu de jalousie. Il sait que j’ai passé tout l’été avec un homme très aimable, dont je lui avais dit beaucoup de bien et qui me montrait une de ces amitiés si tendres qu’on est presque tenté de leur ôter ce nom. Il en a souffert, je le conçois, et pourtant il a eu tort. Dans la disposition où je me sentais, j’étais sûre d’arrêter ce sentiment à l’amitié, si c’était plus. Devais-je, sous aucun prétexte, causer de l’ombrage à mon ami ?

« Non, je ne l’eusse pas fait si M. M… [1] n’eût pas été malade, n’eût pas eu besoin d’un bon air, d’un régime sain et des soins de la bonne amitié. Il est vrai que, par mes relations littéraires, je vois souvent cet homme que je

  1. Michaud.