vous l’avouerai-je, je les tourne plus souvent vers vous. Ce matin, j’ai eu un de ces moments de détresse, où je prévoyais avec effroi l’isolement de la vieillesse. Eh bien, me suis-je dit, je retournerai vers eux, dans une chaumière des montagnes, je me jetterai dans leurs bras, ils me recevront.
« En arrivant ici, j’y ai trouvé votre lettre. Mon Dieu, me suis-je écriée, je n’ai plus que vous. Mais ce dernier asile, si puissant et si doux, c’est encore à mon ami que je le dois. Alors même qu’il croit devoir se séparer de moi, il ne me laisse pas seule sur la terre. Recevez de celle qui fut votre Sophie, qui n’a pas cessé de l’être, de celle qui vous aime et qui va s’arracher à vous, recevez ses bénédictions, telles qu’aucune créature n’en reçut de semblables d’aucune créature de son espèce ; car nuls bienfaits ne peuvent se comparer à ceux que j’ai reçus de vous.
« Ô mon plus cher, mon plus sincère ami ! dans ces temps de silence qui vont succéder à ma confiance si tendre, à des espérances si douces, si votre pensée revient vers moi et que