Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/279

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

vous cherchiez à deviner mon cœur, direz-vous : si elle est tranquille c’est à moi qu’elle doit sa paix, si elle sourit, c’est qu’elle songe qu’elle me reverra dans l’éternité ?

« Ô mon ami, pardonnez-moi, je suis faible, je ne devrais pas vous attendrir ; vous avez besoin de force, mais est-ce bien vous l’ôter que de vous dire que je vous aime et qu’en dépit de tous les obstacles, je vous aimerai jusqu’au dernier soupir ?

« Je vais tâcher de vous parler avec plus de sang-froid ; prenez garde de vous rebuter trop tôt. Une amitié comme la nôtre n’est pas un bien si faible qu’il ne doive pas se payer par quelque épreuve. Croyez-moi, luttons contre elle et n’abandonnons pas notre trésor. Le temps approche où il nous sera permis d’en jouir ; encore quelques années et nous aurons le droit d’être amis. Parce qu’il faut l’attendre, faut-il renoncer à un pareil bien ? N’en sentez-vous pas l’assurance au fond de votre cœur ?

« Le mien m’en répond et ne me trompe pas quand il me répond du vôtre. Vous comprendrez alors comment il est des choses auxquelles