Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/282

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dernier accent de ma tendresse, je ne le laisse aller que parce qu’il sera le dernier.

« Ne nous voyons plus, jamais le devoir n’a commandé rien de plus nécessaire. Mais puissent vos succès venir jusqu’à mon oreille, ils flatteront et réveilleront ce qui me reste d’amour-propre ; puisse surtout votre bonheur arriver jusqu’à moi ! J’espère abandonner assez tout mon cœur à Dieu, pour que cette nouvelle ne m’apporte qu’une joie sans mélange,

« Adieu mon ami, mon sage et vertueux ami. mon bienfaiteur et mon guide, cessons de nous voir mais ne cessons pas de nous estimer, je n’ose dire plus. Cependant, pourquoi oublierions-nous un amour dont l’innocence n’eut point à rougir, un amour pur, irréprochable fondé sur les plus nobles motifs et auquel nous devons peut-être plusieurs de nos vertus ?… »

Lettre à Fanny.

« Et vous ma Fanny, il faut vous quitter aussi, vous dire adieu, vivre encore plus séparée de vous, et voilà comment devait finir un sentiment si tendre. Ah ! que dis-je ? Finir ? non, non il souffrira, il gémira, il ne finira pas. Peut-être