Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/281

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nus. Adieu. Même en nous séparant, nous remplirons notre destinée, nous ne cesserons point d’être unis et nous nous retrouverons dans le sein de notre père commun, où nous allons nous rejeter tous les deux en nous arrachant l’un à l’autre.

« Voici une petite lettre pour Fanny ; veuillez la lire avant de l’envoyer ; sans doute je ne lui en écrirai pas d’autre de longtemps, et vous, mon ami, le même motif qui vous engage à ne plus me voir, doit aussi m’interdire de vous écrire. Nous allons donc vivre, non pas étrangers l’un à l’autre, cela est impossible, mais sans relation, sans communication… Votre adieu m’a serré le cœur ; mais cet adieu est nécessaire, je le sens, j’en suis sûre…

« Adieu mon ami, vous aurez été mon dernier amour ; nul sentiment de ce genre n’entrera dans ce cœur qui vous appartient, et c’est vers vous seul que me ramènera le souvenir de ce sentiment ; et à ce moment où je vous quitte, je jette un dernier regard sur cette félicité qui nous fut promise, et il me semble que je dis un dernier adieu au monde… Pardonnez-moi ce