Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/306

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songea à l’orner et le décora de citronniers, d’orangers et de cédrats. D’âge en âge, ses descendants, héritant de son amour pour cette jeune merveille, mirent tous leurs soins à l’embellir. L’un fit incruster les murs des terrasses en cailloux de diverses couleurs, pour former des mosaïques ; l’autre y prodigua les statues ; celui-ci jeta dans le palais des trésors de peinture, de dorure, de glaces et de magnificence ; celui-là arrangeait, au-dessous des appartements, dix salles en coquillages formant des colonnes avec leurs fûts et leurs chapiteaux, des corniches ornées de guirlandes rattachées avec de grandes rosaces, des planchers faits avec des cailloux si jolis et si petits, qu’ils étaient aussi agréables à l’œil que doux aux pieds, et des plafonds si artistement incrustés qu’ils semblaient peints.

« Tandis que la famille Borromée n’épargnait ni ses richesses, ni ses soins pour l’île favorite, la terre faisait aussi beaucoup pour elle. Les orangers s’élevaient, gros comme des tilleuls, et formaient des allées sombres et parfumées, les citronniers tapissaient les murs des terrasses de