Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/314

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théâtre Olympique, de ce ciel d’Italie qui s’embellit de plus en plus, à mesure qu’on s’avance vers le midi, mais j’ai vu Venise, et je ne peux plus te parler que d’elle. Venise, qu’on s’attend à trouver si extraordinaire, et qui surpasse toutes les surprises, qui confond toutes les pensées, qui trouble toutes les habitudes, Venise <^ qui semble être sortie toute bâtie du sein de la mer, car on ne peut comprendre comment des bateaux ont pu suffire à apporter tant de pierres, tant de marbres, tant de trésors. Et pourquoi les apporter ? La terre n’avait-elle plus de place, et les hommes étaient-ils réduits à venir créer sur l’eau un nouveau monde ?

« Il y a quelque chose de si bizarre et de si grand dans la pensée de celui qui conçut l’idée d’une telle ville, qu’on ne comprend pas qu’il ait pu trouver tant d’autres hommes qui aient pensé comme lui.

« Venise n’est pas au milieu d’un marais comme on le prétend, mais au milieu de la vaste mer ; on dirait que c’est la cité de Neptune et que les Tritons la soutiennent sur leurs épaules. Nous logeons sur ce que l’on appelle