Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/316

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lieu où jamais un ruisseau d’eau douce n’a coulé, et où des palais superbes élèvent leurs mille colonnes de marbre jusqu’au ciel, enfin cette réunion de deux cent mille hommes qui font avec de l’eau et des barques tout ce qu’on fait ailleurs avec de la terre et des voitures tout cela saisit la pensée, frappe l’imagination et prouve que rien n’est impossible à un travail obstinément soutenu par une volonté ferme. »

Trois jours après, le 7 octobre, c’est à Mme de Pastoret qu’elle écrit :

« Depuis que je suis en voyage. Madame, j’ai songé bien souvent à répondre à l’excellente lettre que vous m’avez écrite avant mon départ, pour vous exprimer combien j’avais été touchée de toute l’amitié qu’elle renfermait ; mais nous avons mené une vie si errante que je n’ai eu de temps que ce qu’il fallait pour écrire à ma cousine. À peine arrivée dans une auberge, je lui donnais de mes nouvelles, avant de songer à autre chose ; mais, ensuite, il fallait bien songer au repos, car c’est une vie très fatigante que de ne se reposer jamais. Au reste, je suis