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Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/346

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la représente. Sous son image ont été gravées deux lignes prises dans une de ses lettres, d’un sentiment tendre tout à fait caractéristique : « C’est la récompense d’avoir su bien aimer que d’aimer de plus en plus, en avançant vers la mort. » Aussi, les poètes ont-ils tenu à la chanter et c’est toujours la femme, et la femme amoureuse, qu’ils célèbrent dans leurs vers.

L’un d’eux, M. Larribeau, professeur à Confolens, lui dit parmi ses strophes :

Toi, tu savais aimer et te donner vraiment,
C’est toi qu’on feuilletait aux pages de ton livre,
Âme charmante et tendre, en proie au cher tourment
Qui fait mourir parfois et qui pourtant fait vivre.

Un habitué de ces verdoyantes montagnes et de ces eaux bienfaisantes, Laurent Tailhade, lui dit à son tour :

Dans un exil béni que Messidor fleuronne,
L’amour, ton maître, et la sagesse, ta patronne,
Te suivirent, chacun te parlant tour à tour
Mais ton cœur affamé n’écouta que l’amour.
Car, avant de cacher sous les funèbres toiles
Tes yeux, tu demandais aux clémentes étoiles.
Aux sources, aux ravins, aux bois peuplés de nids,
Pour la dernière fois ces transports infinis.
Et l’étreinte suprême et les baisers farouches.
Apposés comme un scel de flamme sur ta bouche,
Dévorants et si doux qu’on en voudrait mourir.