Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/63

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

voulu lui voir diminuer son train de maison, tout au moins jusqu’à ce qu’elle sût plus au juste de quelle somme de revenus elle pouvait disposer. Elle avait d’abord promis de se conformer à ses prudents conseils. D’autre part, sa cousine Julie l’engageait à faire quelques améliorations à Champlan ; et, après avoir résolu d’attendre pour cela, elle se laissa aller à acheter des meubles, à augmenter son personnel au lieu de le restreindre, bref à se lancer dans des dépenses qui auraient pu être différées. Il y avait surtout un certain Bigan, jardinier, dont le manque de scrupules la tourmentait. Il était désigné comme victime des réformes un instant projetées et bénéficia de ce revirement.

Alors paraît cette correspondance dans laquelle on voit, ainsi que par les lettres qui suivront, la nature bonne et douce de cette aimable femme, sérieuse et tendre à la fois, avec des envolées de réelle poésie, mêlées à une teinte de moraliste pleine de finesse, même de pieuse philosophie. Là, son style n’emprunte pas au faux goût de l’époque, comme dans ses livres, des phrases emphatiques et solennelles, qu’à cette heure nous