Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/66

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elle pas averti qu’il pourrait lui parler, au lieu de lui écrire ? Avait-elle déjà entrevu que, dans ses lettres d’affaires, il se mêlait quelque chose de plus particulier pour la jeune et charmante amie, des intérêts de laquelle il s’occupait ? Déjà se refusait-elle à lui donner le moindre encouragement ? Toutes les femmes ont eu un ou plusieurs romans, même quand elles n’ont pas la célébrité qu’on ne pouvait encore prévoir pour celle-ci. Certaines s’en tiennent à un seul et, tout en aimant encore les hommages pressants, sentent que la réciprocité leur est impossible. Celles qui sont coquettes s’en amusent, les honnêtes s’en défendent. Pour le moment, le cœur de Mme Cottin ne parlait plus ; elle se promettait que cet amoureux sexagénaire en serait pour ses frais.

Elle se contenta donc de lui écrire, au moment du départ :

« Je viens m’accuser d’être venue à Paris et de ne vous le dire qu’au moment de partir. Pour diminuer mon tort, je pourrais alléguer d’assez bonnes raisons, mais je laisse à votre amitié le soin de me justifier, et je passe aux affaires… J’ai passé toute ma matinée avec les citoyens