Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/70

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l’êtes beaucoup. Votre situation m’afflige et ce n’est pas sans peine que je vois que l’image de vos amis ne calme pas votre tristesse. Cependant, si j’en jugeais d’après moi ; il me semble que le sentiment de l’amitié, si doux, si paisible, repose au lieu d’émouvoir et que l’idée d’une amie, loin d’agiter, donne au contraire la paix à l’âme. Du moins, entourez-vous de vos enfants, surtout de votre fils, occupez-vous de lui, de son avenir. Oui, je vous approuve de mettre sur lui les jouissances que vous pouvez espérer encore, lui seul vous en donnera de réelles, toutes les autres sont incertaines et passagères. Je vous engage à remplir toutes vos heures de solitude par cet objet, il doit suffire au cœur d’un père. Ha ! que n’ai-je la même consolation, que ne puis-je presser sur mon sein une jeune image de celui que j’ai tant aimé ! Mais tout a fini avec lui, jusqu’à l’espérance. »

Car Gramagnac s’était enhardi à lui faire entendre un peu plus clairement que sa tristesse avait besoin de consolation. En s’occupant de ses affaires, il avait senti que c’était surtout elle-