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Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/69

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coûté dans le temps, je crois, 1 300 francs. Ils sont à Champlan, où M. Jauge me les avait cédés, c’est-à-dire près de deux ans, et je m’en suis toujours servie.

« Ce 6 messidor (24 juin 1793). »


Dans la lettre suivante, toujours consacrée au paiement de la dette, Mme Cottin se hasarde cependant à parler à son correspondant de sa vie intime. Il avait perdu sa femme, laquelle avait été la digne épouse de cet excellent homme, et il ne cachait pas à sa jeune amie que le vide de cette perte lui pesait lourdement, que ses enfants ne le comblaient pas. En plus, il avait de graves préoccupations d’argent pour lui-même, mais ce n’était rien auprès de la tristesse qu’il éprouvait, à voir, lorsqu’il rentrait chez lui, la place inoccupée de celle qui y manquait.

Mme Cottin sympathise avec lui.

« Je vous plains d’être tellement accablé d’affaires. Je ne connais pas de vie plus fatigante que la vôtre, plus sevrée d’adoucissements. Dehors, c’est de l’ennui ; dans l’intérieur c’est encore pis. Oui, vous êtes malheureux, vous