Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/75

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« Adieu, venez vous reposer un peu, le bruit, les occupations ne distraient pas ; les sentiments sont moins distincts, mais l’âme n’en est que plus assombrie. Je vous remercie de vous être souvenu de mes enfants. Parlez-moi des vôtres, et puissent les aimables et innocentes créatures adoucir par leurs caresses les chagrins de leur père. »

Il semble que toute cette famille eût vraiment un don littéraire, car la haute tenue de cette lettre, tout en n’ayant pas le charme de celles de sa cousine, est bien de la même parenté.

De son côté, Sophie lui mandait poétiquement : « N’oubliez pas, je vous prie, l’achat de mes instruments. Je me fais une idée charmante de transporter l’harmonica dans le petit pavillon au bas du jardin et d’y aller au clair de lune une belle nuit d’été, pendant que tout repose dans le silence. Il me semble qu’au milieu de cette faible obscurité et de ce repos universel, ces sons auraient mille fois plus d’effet ; ajoutez-y la suave émanation des fleurs, le murmure sourd de la pièce d’eau et le léger frémissement des feuilles. Il me semble que