Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/91

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Durant le voyage qui se fit en cabriolet, Mme Verdier était habillée en tricoteuse, avec une carmagnole, des sabots et une large cocarde tricolore à son bonnet.

Ce qui paraît singulier dans toute la correspondance de Mme Cottin et de sa cousine à cette époque, c’est qu’il n’est pas question des terribles événements qu’elles traversent, de l’inquiétude qui régnait chez tous, de la fin tragique des victimes de la Terreur, même quand ces victimes appartenaient à leur propre famille. Ce silence est inexplicable. Faut-il en accuser l’égoïsme et la légèreté d’esprit, qui faisait qu’à cette époque, à côté de la guillotine fonctionnant sans arrêt sur la place Louis XV, le reste des Parisiens vaquait à ses occupations habituelles et s’en allait tranquillement au théâtre ? Pourtant ces femmes avaient du cœur, de la sensibilité. Il faut plutôt croire à leur crainte de se compromettre, sentiment bien permis à un moment où un simple mot vous rendait suspect.

C’est peut-être à cette époque que la santé de Mme Cottin commença à se ressentir de ses cruelles émotions, de sa fatigue aux détails maté-