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Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/93

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lettre qui aurait été un petit chef-d’œuvre d’astuce, si son honnête et bonne nature lui eût permis ce calcul ironique.

« Il y a des choses que l’on sent si vivement, qu’on voudrait avoir pour en parler d’autres mots que les mots ordinaires. L’objet pour lequel je vous écris est de ce genre, il me touche si sensiblement que je ne puis m’en occuper sans une émotion pénible… Le paquet ci-joint contient des cheveux… Envoyez chez Mme Weyler, rue Saint-Denis, à l’abbaye de Saint-Chaumont, le petit objet ci-joint, elle vous fera remettre deux miniatures, l’une est de son mari (peinte par son mari, car il s’agit du portrait de M. Cottin), l’autre est une copie qu’elle en a faite. La première est dans un médaillon, voici ce qu’il faut faire : (suivent des explications pour que le portrait soit entre deux applications de cheveux). Je veux le voir souvent, mais moi seule. Nul être sur la terre ne regardera cette ressemblance comme moi ; elle n’est attachée au cœur de personne. Cruelle idée !… Souvenir amer !… Je ne puis appuyer là-dessus, je me sens déchirée… Mon