Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/94

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bon ami, occupez-vous de ma commission ; je ne vous en ai jamais donné d’aussi essentielle. Faites-moi faire avec ces cheveux une chaîne pour passer autour du cou… Que de larmes j’ai versées en écrivant tout ceci, en revoyant tous ces objets ! Quelles impressions vives, profondes Ha ! Dieu, quand finirai-je de souffrir ! »

Ainsi donc, la jeune veuve demande à ce pauvre homme, amoureux d’elle, de contribuer à entretenir ce souvenir qu’il voudrait effacer ; elle lui renouvelle la vivacité de ses regrets, de sa souffrance qu’elle croit inguérissable. Pauvre M. Gramagnac, elle lui montre comme elle est capable d’aimer ! C’est le supplice de Tantale.

Un autre jour, tout en lui parlant de livres qui témoignent de sa sérieuse culture, elle lui laisse voir qu’elle a pu être froissée, humiliée de ce qu’il lui a fait connaître ses sentiments.

« Voici les livres, lui écrit-elle, que je vous prie de faire relier de la manière la plus commode ; pourvu qu’ils n’aient pas la fragilité d’une brochure, c’est tout ce qu’il me faut. Ils consistent dans les Lettres de cachet de Mira-