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La constatation de la douleur et de la lutte universelles, les lois d’évolution, de causalité, de continuité de l’énergie, l’unité du monde, l’homogénéité et l’enchaînement des êtres, leurs métamorphoses en des formes passagères, et la diminution progressive du mal par l’accroissement du savoir, de l’altruisme et de la solidarité, ces théories dominantes de la science et de la philosophie modernes, telles sont en effet « les vérités sublimes » prêchées par Bouddha.

Profondément ému par le spectacle de la souffrance et du conflit de tous les vivants, il a résolu d’en trouver la cause et le remède.

À cette fin, abandonnant une existence de bonheur et de délices, il s’est retiré dans la solitude, loin des plaisirs et des passions qui troublent la pensée, il a affranchi son esprit de toute idée préconçue et s’est plongé dans la méditation.

Ayant reconnu tout d’abord qu’il ne pouvait trouver la solution du problème ni dans les cieux inaccessibles, ni dans le monde objectif illusoire, mais dans la seule réalité dont nous ayons la connaissance inmédiate, dans le moi, et en premier lieu « dans sa sphère la plus extérieure en quelque sorte et la plus observable, nos œuvres, nos actions[1] », il en a examiné le mécanisme et en a décou-

  1. Guyau. L’irréligion de l'avenir, p. 457. (Alcan.)