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ture, la parenté constitutive de tous les êtres[1] », reviennent ainsi « à la théorie hindoue bien interprétée, selon laquelle tous les degrés de la nature sont au fond des degrés de la moralité[2] » et nous proposent comme idéal la cessation de la lutte, résultat « d’une sorte de malentendu, d’aveuglement, d’ignorance intellectuelle » et « l’union progressive des êtres se reconnaissant peu à peu pour frères » réalisée par là bonne volonté qui, nous affranchissant « du passager et de l’individuel au profit du permanent et de l’universel », nous rend vraiment libres et par cela même aimants[2].

Ces idées ainsi repensées par les philosophes modernes d’Occident, confirmées par les découvertes de la science, ont imprégné les littératures[3] et tous les esprits cultivés, bien plus, elles ont, par l’intermédiaire des théories sociales[4], pénétré jusque dans les foules, où elles se manifestent sous forme d’association et de solidarité croissantes.

Les tendances diverses, souvent même divergentes d’apparence, créées de la sorte, concourent à la formation d’un « nouveau mysticisme » qui a pour dogmes l’unité du monde et la parenté des êtres, pour culte la vie inté-

  1. Guyau, op. cit., p. 437.
  2. a et b Guyau, p. 430.
  3. Fouillée. La liberté et le déterminisme, p. 353 et suiv.
  4. V. La renaissance de l'idéalisme, de M. Brunetière, et Le mouvement idéaliste, de. M. Fouillée.