Page:Arnold - La Lumière de l’Asie.djvu/35

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reine aura un fils, un enfant divin, doué d’une science merveilleuse, utile à tous les êtres, qui délivrera les hommes de l’ignorance, ou gouvernera le monde s’il daigne le faire. »

Voici comment le saint Bouddha naquit : La reine Maya, le temps de sa gestation étant accompli, se tenait, une après-midi, dans les jardins du palais, sous un arbre palsa, au tronc robuste, droit comme un pilier de temple, orné d’une couronne de feuilles brillantes et de fleurs parfumées, et sachant que le temps était arrivé — car toutes choses savaient cela — l’arbre conscient courba ses branches flexibles pour entourer d’un bosquet la majesté de la reine Maya, et la Terre fit pousser soudain un millier de fleurs pour couvrir sa couche, tandis que le dur rocher fit jaillir une source cristalline pour lui servir de bain. Alors elle mit au monde sans douleur son enfant qui portait dans ses formes parfaites les trente-deux signes de la naissance bénie. Cette grande nouvelle fut apprise au palais. Mais quand on apporta le palanquin aux brillantes couleurs pour transporter l’enfant à la maison, les porteurs furent les quatre Régents de la Terre, descendus du mont Soumerou[1] — ceux qui écrivent les actions des hommes sur des plaques d’airain — l’Ange de l’Est dont les

  1. Montagne fabuleuse dont le sommet est le séjour des principales divinités hindoues.