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années vêtues de robes d’argent, portant des boucliers de perles ; l’Ange du Sud, dont les cavaliers, les Koumbhandas, montant des coursiers bleus et portant des boucliers de saphir ; l’Ange de l’Ouest, suivi des Nagas montés sur des chevaux rouge sang, avec des boucliers de rail ; l’Ange du Nord entouré de ses Yakshas tout en or, sur des chevaux jaunes, portant des boucliers d’or. Et ces Anges, dissimulant leur splendeur, descendirent et prirent les perches du palanquin, ressemblant par leur aspect et leur costume à des porteurs ; bien qu’ils fussent de puissants dieux ; et les dieux ce jour-là se promenèrent au milieu des hommes à l’insu de ces derniers ; car le Ciel était plein de joie, à cause du bonheur de la Terre, sachant que le Seigneur Bouddha était ainsi revenu.

Mais le roi Suddhôdana ignorait cela, il craignait de mauvais présages, jusqu’au moment où ses devins augurèrent un Prince dominateur de la Terre, un Chakravartin[1] tel qu’il en naît un tous les mille ans pour gouverner le monde ; il a sept dons, le disque divin nommé Chakra-ratna[2] ; la gemme ; le cheval appelé Aswa-ratna, ce vaillant coursier qui galope dans les nues ; un éléphant blanc comme la neige, le Hasti-ratna, né pour porter son

  1. (Sanscrit) Empereur tout-puissant, littéralement celui qui est protégé par le disque (chakra) de Vishnou.
  2. Ratna (sanscrit), pierre précieuse.