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An. 33 : « On dit qu’à sa mort il vouloit que son valet… »

Ces deux on dit jumeaux, qui se font suite dans le ms. de Conrart, ne nous surprennent point après ce qui précède : « Racan n’assista point à la mort de Malherbe… et il n’en a su que ce qu’il en a ouï dire à M. de Porchères d’Arbaud… » Il est très probable qu’ils viennent tous deux de la même source, seulement Racan écrivit lui-même le premier dans les Mémoires, au lieu que le second, il ne fit que le rapporter de vive voix à Conrart.

4. Les Témoignages des Contemporains.

Si nous interrogeons maintenant les écrivains contemporains de Conrart, nous recueillerons deux importants témoignages qui viennent confirmer notre opinion.

1° L’an. 22, l’une des plus longues, qu’une simple présomption fondée sur le sujet nous avait fait attribuer à Racan, se trouve rapportée par Ménage, qui en commence le récit par ces mots : « J’ay ouï dire à M. de Racan que… » Poésies de Malherbe, p. 513.

2° Tallemant des Réaux, qui reproduit dans son historiette de Malherbe un grand nombre de nos anecdotes supplémentaires en même temps que les autres, en leur faisant quelque toilette, termine par cette affirmation caractéristique, I. 301 : « Racan, de qui j’ay eu la plus grande part de ces mémoires… » Il est aisé de s’apercevoir que le reste dut lui venir de MMe de Rambouillet.