Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v1.djvu/134

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nouvelle ornière où chavirera l’avenir démocratique.

Paris ne pouvait pas accepter le premier moyen, indigne de son courage, et ne voulait pas essayer du second, qu’il jugeait impraticable, inutile, inefficace.

Paris se décida pour un troisième moyen.

Il résolut, tant qu’on ne toucherait pas à la forme politique, c’est-à-dire à la République elle-même, de laisser agir le gouvernement élu par le reste de la France, et de se cantonner, quant à lui, dans son droit personnel, absolu. Il résolut d’inaugurer le grand mouvement d’autonomie communale, qui peut seul résoudre les problèmes modernes, en donnant au peuple sa part exacte de pouvoir, en restituant à tous les groupes naturels leur part légitime d’activité, — Révolution profonde qui pousse ses racines dans les entrailles mêmes de l’humanité, et qui peut s’accomplir sans violence, sans dictature, presque sans secousse.

Paris résolut donc, en un mot, de rester calme devant toutes les provocations, prêt, sur le terrain politique, à défendre la République si elle était menacée ou renversée, ne demandant d’abord que deux choses, absolument légitimes et même strictement légales : — la conservation de ses armes, la nomination d’un conseil municipal chargé de l’administrer et de faire la police intérieure.

Il est facile de comprendre, en effet, que, devant Paris armé et en état de s’administrer régulièrement, à sa guise, la réaction se fût trouvée contrainte à quelque pudeur.

D’abord, la forme républicaine était sauvée, et c’était là un grand point, puisqu’il n’y avait plus