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à s’occuper de combattre ou de renverser une monarchie.

Ensuite, grâce à cette forme à laquelle la France s’habituait, on pouvait espérer avant peu de nouvelles élections plus honorables, assez libérales, qui, en relâchant certains liens gênants, auraient permis peu à peu de mettre pied sur le terrain socialiste et d’obtenir plusieurs concessions d’abord médiocres, mais qui se seraient élargies par l’usage.

Enfin, en mettant les choses au pire, Paris, par cela seul qu’il aurait conservé ses armes, aurait pu, le jour venu, imposer jusqu’à un certain point sa volonté, peser sur les décisions générales, en tout cas assurer sa propre indépendance et faire respecter l’application intérieure de ses idées.

Il ne se fût pas trouvé à la merci des quatre ou cinq cents momies enragées, que les malheurs de la France avaient arrachées à leur sépulcre villageois.

Dans tous les cas, et sans aller plus loin ni entrer dans aucune considération d’un ordre trop élevé ou trop général, Paris mis en suspicion, en accusation par l’Assemblée de Bordeaux, insulté, vilipendé, menacé, alors qu’il venait de remplir son devoir, plus que son devoir, pour le salut commun, Paris avait le droit indéniable de veiller à sa propre défense, en vertu de cet axiome qui reconnaît à chaque être, physique ou moral, le droit de sauvegarder son existence.

Ce droit est plus qu’un principe, c’est un instinct mis par la nature au sein de tout ce qui vit, et cet instinct s’appelle l’instinct de la conservation personnelle.

Au mois de mars, Paris était donc loin, ainsi