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Page:Arnould - Quelques poètes, 1907.djvu/176

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ces maisons, à en établir la biographie pour elles-mêmes, indépendamment des grands événements historiques qui n’ont pu illustrer qu’un très petit nombre d’entre elles. Quel service public nous rendrions pourtant si nous réussissions à intéresser les habitants d’un pays à leurs maisons, et comme ce serait un moyen de leur y faire prendre plus de goût et trouver plus de charme, de les y enraciner davantage ! La chose n’est pas très difficile, en se servant des registres paroissiaux, des minutes notariées, des « terriers » ou des titres de propriété. Seulement il y faut de la patience et du temps. Que de fois, pour ma part, j’ai regretté de ne pas avoir assez de l’un, et peut-être de l’autre, pour monographier des maisons dans des villages que j’aime, ceux de l’Est où j’ai vécu, ceux de l’Ouest où j’ai cherché ! À Aubigné, du moins, j’ai pu restituer à une ferme les titres historiques qu’elle avait perdus, car ce fut bien longtemps une simple ferme. Le manoir du 16e siècle a connu la déchéance, et plusieurs générations de braves métayers se succédèrent là où vécurent les Vendômois et où naquit Racan, et la chambre natale elle-même est peut-être de celles qui si longtemps servirent de greniers de réserve et d’abondance, ce qui, certainement, n’est point pour déplaire à l’ombre du poète des champs.

Afin de perpétuer le souvenir de son véritable berceau, l’on a inauguré solennellement, le 1er octobre 1899, sur la façade de Champmarin, au-dessus du rosier en treille, une belle plaque de