Page:Arnould - Quelques poètes, 1907.djvu/204

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lante ode de cent soixante-dix vers au marquis d’Effiat, que nous avons retrouvée, — Racan se tourna vers la traduction en vers des Psaumes. D’abord, il publia ceux de la Pénitence en 1631 : il les dédiait à la duchesse de Bellegarde qui mourut bientôt après en son élégant château de la Mothe-Sonzay, léguant à son cousin la plus grande partie de sa fortune, et en même temps, hélas ! des soucis d’affaires interminables.

Les procès empoisonnèrent les quarante dernières années de la vie du poète ; ils duraient encore quatre-vingts ans après sa mort et ne furent sans doute arrêtés, comme tant d’autres, que par la Révolution ! Ce fut surtout l’éternel procès qu’il eut avec le plus important de ses cohéritiers, son cousin, ou plutôt ses cousins, qui se succédaient de père en fils, de la branche aînée des Bueil. À nous, qui avons pesé plus de cinquante pièces judiciaires de ces querelles, Racan n’apparaît que comme un honnête père de famille, qui défend avec fermeté son bien et celui de ses enfants contre des attaques passionnées ou injustes : ainsi, à un moment donné, ne lui réclame-t-on pas 6.000 livres pour le transfert des restes d’une grand’tante qu’il n’a jamais connue, à cause d’une tutelle qui aurait été exercée par un de ses oncles, soixante-dix ans auparavant !

Dans les intervalles de ses procès, Racan se remettait aux Psaumes, encouragé par un de ses voisins de campagne, qui était pour lui un pré-