Page:Arnould - Quelques poètes, 1907.djvu/258

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que le fils), c’est la profusion des citations et la superstition des « auteurs » dans ces matières où il semble que l’autorité devrait provenir toute de l’expérience. Une érudition considérable fait voisiner partout Galien, Théophraste, Avicenne, Pline l’Ancien, Columelle et la Bible, etc… ; ces parties forment la trame et souvent encore la chaîne des dissertations, et le dogmatisme livresque est tel que l’auteur en vient à « corroborer » des faits qui lui sont contemporains par l’autorité d’un ancien ; ainsi il est bien vrai que récemment une provision d’ambre gris vint aux mains d’un apothicaire de la Rochelle, puisque « Jean-Léon l’Africain, au second livre de la Chronique d’Afrique, dit, etc. ».

Le pédantisme, qu’il faut sans doute inscrire surtout au compte du père, est un peu égayé par les souvenirs et observations du fils. Celui-ci a vu en Poitou « les villageois se bailler les uns aux autres par risée des graines d’épine noire solutive [c’est-à-dire purgative] en leurs sausses et potages ». — Dans les cérémonies nuptiales de l’antiquité, le mari avait coutume de semer des noix dans sa maison lorsqu’on lui amenait sa femme : Contant écarte en souriant l’interprétation de ceux qui, « voulant blasonner les femmes de noise », expliquent ainsi, grâce à un jeu de mots, l’origine du proverbe : « Qui femme a, noise a. »

Dans les marais de l’Aunis, « ceux du pays » font ce qu’ils nomment des « chandelles de roux » ou chandelles de roseaux, avec des roseaux remplis