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traductions verbeuses et remplies d’épithètes, des vers nerveux ou élégants de Virgile, de Martial ou d’Ovide.

II

LE BOUQUET PRINTANIER, 1600. — LE JARDIN
ET CABINET POÉTIQUE, 1609.

C’est pourtant la langue des dieux que va adopter notre homme pour mieux chanter les simples : l’on peut prévoir l’espèce de contradiction qui mettra aux prises son langage et sa matière, l’un n’étant pas assez précis et l’autre l’étant trop. Il en résultera des longueurs, des à peu près et aussi de la platitude, au milieu de quoi émergera, malgré tout, du pittoresque, une certaine gaillardise d’expression et parfois un peu de douceur poétique.

En 1600, Paut Contant commence à réaliser ce grand projet. Il en aborde la partie la moins malaisée, la célébration de son jardin, et il publie à cette date un poème tout végétal sous le titre poétique de Bouquet printanier, avec une épître dédicatoire où il trace les bornes légitimes de la curiosité : la pièce est adressée à M. du Ligneron-Mauclerc, gentilhomme rochelois probablement. En tête du livret il dessine lui-même une belle planche qu’il fait exécuter à Paris pour 100 livres (700 fr. environ aujourd’hui) : une « jardinière » 7***