bourdon, de grenouille, d’oison, et placé finalement parmi les Pauperes spiritu, le tout dans ce style poissard de l’époque, que les virulentes polémiques de Garasse vont porter à son apogée. Le factum est daté de 1608, l’auteur ayant connu par avance la nouvelle publication que préparait le poète pharmacien.
Celle-ci consistait, en somme, dans le catalogue de ses deux collections que Contant entreprenait de dresser en vers, comme d’autres le font aujourd’hui en prose, plus sagement.
N’oublions pas que la poésie scientifique, à la fin du 18e et du 19e siècle, nous a ménagé des surprises presque égales, bien que maniée alors avec beaucoup plus de talent : ainsi lorsque André Chénier, dans l'Hermès, prétendait mettre en vers les théories du Contrat social, ou que, en 1888, M. Sully Prudhomme, dans le poème du Bonheur, entreprenait de noter les parfums précis des différentes fleurs ou de rapporter l’Histoire exacte de la Philosophie.
Contant ne s’est évidemment pas dissimulé les spéciales difficultés de sa tâche, et il s’est livré à de louables efforts pour les surmonter. Tout d’abord il a l’ingénieuse idée de faire suivre son poème d’une double Table des Matières des plantes et des curiosités, avec numéros de renvoi au texte, ce qui lui permet de ne point donner à ses descriptions et définitions en vers une précision par trop didactique, les lecteurs pouvant, en cas de doute, se référer à la Table.