officine, qui, bien que terriblement ingrat et sec en son fond, puisque ce n’est rien qu’un catalogue, a été ingénieusement fécondé par son auteur, qui a réussi à lui donner, somme toute, quelque vie et quelque agrément.
III
LE SECOND EDEN, 1628.
Paul Contant eut une ambition plus haute encore. Parti de remarques en prose et de traductions en vers sur les simples de sa boutique, il s’était élevé à un catalogue poétique, qu’il avait varié de son mieux. Péniblement il montait sur les pentes de ce « Mont de Pharmatie » qu’il prenait pour le Parnasse : il voulut atteindre la cime, où devait régner, suivant les aspirations de tous les lettrés de ce siècle, la poésie « héroïque ». Sur les plantes il ferait mieux qu’un recueil de notes, mieux même qu’un poème étendu, il réaliserait une épopée, et en sa qualité de protestant et selon la mode qui commence à poindre, une épopée biblique. Invoquant donc Calliope, vers 1618, il conçoit, pour sa 3o œuvre, l’ingénieuse idée de placer Adam et Eve dans un Second Eden, c’est-à-dire parmi les fleurs et les plantes, encore, dont la culture les console de la perte du premier Eden. Pour l’en-tête de son ouvrage