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constitution des météorites

C’est ainsi, rappelons-le, que la comète de Biela, dont la révolution se faisait dans une période de 6,6 années, avait disparu depuis 1852. Elle s’était, déjà précédemment, en 1845, partagée en deux masses distinctes. Elle a été, depuis, reconnue dans un essaim d’étoiles filantes, dont la période est d’une durée identique, et qui passe près de l’orbite de la terre vers le 27 novembre. On a reconnu qu’un certain nombre d’autres essaims météoriques présentent des particularités analogues.

Or nous savons que les corps simples, que nous avons énumérés ci-dessus, et qui ont été décelés par l’analyse spectrale dans les comètes, sont précisément ceux que l’on rencontre en plus grande abondance dans les pierres météoriques. Ils contiennent encore d’autres éléments, du calcium, du magnésium, de l’aluminium, du nickel, du cobalt, du chrome. On y trouve des métalloïdes ; l’oxygène, le silicium, le soufre, le phosphore, le chlore, l’arsenic, l’argon et l’hélium y ont été constatés. Leur composition rappelle vivement celle des produits volcaniques que nous appelons basiques, c’est-à-dire qui contiennent de grandes quantités d’oxydes métalliques, et que des bonnes raisons nous font considérer comme provenant de couches très profondes de notre globe. Lockyer a rendu incandescents des météorites en les plongeant dans l’arc électrique. Leur spectre s’est alors trouvé extrêmement voisin de celui que donne directement le soleil.

De tous ces faits nous concluons que ces messagers, venus d’autres systèmes solaires que le nôtre, qui nous apportent des échantillons de leurs matières constitutives, ont une très grande ressemblance à la fois avec la matière de notre soleil, et avec celle de l’intérieur de notre globe. Que d’autres étoiles, ainsi que les comètes, eussent, dans leurs parties essentielles, une constitution analogue à celle de notre soleil et de notre terre, cela a été prouvé depuis longtemps par l’analyse spectrale. Mais certains corps n’ont jamais pu être reconnus par ce moyen ni dans le soleil, ni dans les étoiles. Tels sont le chlore, le