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l’évolution des mondes

Quand une aurore atteint son maximum d’intensité elle semble parcourue par de nombreuses vagues lumineuses.

Les draperies semblent très minces ; Paulsen remarqua parfois au Groenland, qu’elles semblaient passer au-dessus de sa tête. Elles se présentaient alors en raccourci, par la tranche, et elles avaient la forme de lignes ou de bandes lumineuses.

Cette catégorie d’aurores influence l’aiguille aimantée. Quand elles franchissent le zénith, cette influence change de sens : la déclinaison passe de l’Est à l’Ouest, quand la bande va du Nord au Sud. Paulsen en conclut que les rayons contiennent de l’électricité négative (rayons cathodiques), cheminant du haut vers le bas. Ce type d’aurores correspond donc à de violents mouvements d’électricité négative, tandis que celles de la première catégorie semblent provenir d’une matière phosphorescente qui n’est pas animée de mouvements de quelque importance. Les rayons peuvent descendre jusque dans des couches atmosphériques très voisines du sol, tout au moins dans les contrées limitrophes du cercle des maxima. Nous citerons encore à ce sujet l’observation de Parry, qui, à Port Bowen (N-O de la terre de Baffin), a vu un rayon d’aurore boréale qui se produisait devant une côte dont la hauteur fut trouvée de 214 mètres.

Les aurores de la première catégorie peuvent passer dans la seconde, et réciproquement. L’arc calme de l’aurore émet parfois subitement des rayons, qui se dirigent vers le sol. Si l’aurore est forte, ces rayons s’élancent quelquefois aussi vers le haut. Par contre la violente agitation d’une aurore à draperies peut se calmer et faire place à une lumière paisible et diffuse qui couvre le ciel.

Les aurores calmes se voient surtout dans les régions arctiques. Plus loin du pôle elles ne se manifestent que par une lumière diffuse, qui semble répartie uniformément sur le firmament et qui donne la ligne blanchâtre dont nous avons déjà parlé.