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l’évolution des mondes

M. Ekholm et moi-même pour la Suède. Leur maximum se produit 8,3 jours après le maximum des aurores, ce qui est à peu près égal à une demi-période.

La période longue du soleil, soit 11,1 années, se marque aussi dans la fréquence des orages. D’après les recherches de Hess sur les orages en Suisse, il y en eut 103,6 par an dans les années 1900–1902 qui étaient pauvres en taches solaires. Le nombre des taches n’y fut que de 5,7 par an en moyenne. Par contre dans les années 1895 et 1905, qui étaient des années de maxima (60,6 taches par an) les orages furent au nombre de 79,3.

La période tropique lunaire de 27,3 jours est observable aussi pour les orages et pour les aurores. Les deux maxima se produisent ensemble, c’est-à-dire quand la lune se trouve le plus bas possible sur l’horizon. Le maximum pour l’hémisphère Nord a lieu une demi-période avant celle de l’hémisphère Sud.

Les diverses stations météorologiques ont réuni une masse considérable de matériaux d’observation, relatifs aux orages et surtout aux phénomènes magnétiques. Leur étude détaillée est cependant très loin encore d’être faite.

Quelques observateurs, comme Sidgreaves, doutent encore de la corrélation étroite qui existe entre les taches solaires, les aurores polaires et les perturbations magnétiques. Ils remarquent en effet que l’on a constaté le passage sur le soleil de fortes taches, sans que, la terre étant même au point le plus rapproché du soleil, on ait observé un effet magnétique quelconque. Mais la plupart des savants partagent certainement cette opinion que les perturbations de l’aiguille aimantée sont produites par les taches, quand elles passent au méridien solaire faisant face à la terre.

Ainsi, par exemple, Maunder a pu étudier la tempête magnétique et l’aurore qui ont suivi le passage par le méridien solaire d’une grande tache, du 8 au 10 septembre 1898. L’effet