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vitesses des poussières solaires

maximum en fut constaté environ 21 heures après ce passage au méridien.

De même Riccò a trouvé une différence de 45,5 heures entre le passage d’une tache au méridien et le plus grand effet magnétique. Il a basé ses observations sur 10 cas, où il a été possible de faire des observations d’une grande précision. Il a de même soumis au calcul les observations qui avaient été faites par Ellis, et que Maunder avait étudiées. Elles lui ont fourni des chiffres sensiblement pareils : la différence serait, dans cette série, de 42 heures et demie.

Ces résultats correspondent à une vitesse moyenne des poussières solaires de 910 et 980 kilomètres par seconde. Il n’y a du reste aucune difficulté à calculer le temps que mettrait une goutte de 0,00016 mm. de diamètre (cette dimension est celle qui correspond à la plus grande vitesse) et ayant le poids spécifique de l’eau, pour venir du soleil jusqu’à la terre. Elle sera soumise, pour cela, à l’action de la pesanteur exercée par le soleil, et à celle de la force répulsive qui est environ 2,5 fois plus grande.

On trouve comme résultat de ce calcul 56 heures, ce qui correspond à une vitesse moyenne de 740 kilomètres par seconde. Pour que cette poussière solaire pût se mouvoir aux vitesses déterminées par Riccò, sa densité devait être inférieure à l’unité, soit 0,66 et 0,57. Cette valeur n’a rien d’invraisemblable si l’on admet que les gouttelettes sont formées de carbures d’hydrogène, contenant en dissolution de l’hydrogène, de l’hélium et d’autres gaz nobles. Ainsi que nous en avons fait la remarque plus haut, à propos des queues cométaires, on arrive à des vitesses plus grandes pour la poussière solaire si l’on suppose qu’elles sont formées de margarites feutrées de carbone, de silicates ou de fer, toutes matières qui sont les parties constituantes principales des météorites.

Il convient peut-être de faire remarquer ici, que la lumière de l’aurore, examinée spectroscopiquement, a donné comme