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température d’un astre gazeux

caractéristiques, inconnues pour tous les corps existant sur notre globe. Il faut en conclure que cet élément, complètement inconnu, doit être aussi peu susceptible de liquéfaction que l’hydrogène ou l’hélium. Son point d’ébullition, comme celui de ces deux gaz, est sans doute inférieur à 50 degrés de température absolue.

Si donc l’hydrogène, l’hélium et le nébulium nous semblent seuls présents dans les nébuleuses très étendues, cela ne provient sans doute uniquement que de leur très bas point d’ébullition. Une supposition, qui a été faite, que tous les corps se résolvent en hydrogène et en hélium, lorsqu’ils se trouvent dans un état de diffusion extrême (hypothèse de Lockyer) ne repose sur aucune preuve.

Les couches plus profondes des masses nébuleuses qui se rapprochent davantage de la forme d’un disque, recèlent probablement d’autres corps peu condensables. Tels sont l’azote, des hydrocarbures en combinaisons très simples, l’oxyde de carbone, etc. Plus près encore du centre, du sodium, du magnésium et même du fer, tous ces corps étant à l’état gazeux. Ces éléments constituants existent dans les couches extérieures, mais sous forme de poussières, ce qui empêche que leur spectre soit visible. Dans les nébuleuses en spirale très développées, les couches extérieures, qui cachent le corps central, sont sans doute extrêmement raréfiées, en sorte que la poussière qui y flotte ne parvient pas à cacher le spectre des gaz métalliques. Dans ce cas, le spectre de la nébuleuse ressemble à un spectre d’étoile, en ce que les couches profondes contiennent des nuages de poussières incandescentes dont la lumière est tamisée par les masses gazeuses environnantes.

On a fait cette remarque que les diverses raies du spectre des nébuleuses n’ont pas partout la même largeur dans toute l’étendue de la région occupée par l’astre. Ainsi Campbell, en examinant une petite nébuleuse planétaire qui se trouve dans le voisinage de la grande nébuleuse d’Orion, remarqua que le