Aller au contenu

Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/140

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
LE DESTIN DES ÉTOILES

a de conserver de la chaleur, et de l’égaliser est, par suite de sa répartition très uniforme, beaucoup moins efficace que celui de la vapeur humide. Il a fallu des études très précises pour le reconnaître.

Le tableau complet de Wegener, donné en partie ci-dessus, comprend un gaz encore inconnu, dont l’existence dans l’air n’a pas été directement prouvée : le Geocoronium. On sait que les rayons de l’aurore boréale, qui sont produits à de très grandes altitudes, présentent une couleur verte. Cette couleur n’appartient, pour autant que nous le sachions, à aucun des éléments constitutifs de notre atmosphère. Il faut reconnaître que la ligne principale du spectre qui lui correspond (la ligne 557 µµ) est très voisine d’une autre ligne produite parle krypton[1]. Seulement celui-ci est un gaz lourd qui ne peut se trouver, au moins en quantité suffisante pour être appréciable, aux hauteurs où apparaissent parfois les aurores boréales, c’est-à-dire à 300 kilomètres au-dessus du globe. Leur hauteur la plus fréquente est d’après Störmer, de 120 kilomètres. C’est par suite de ce fait que Wegener conclut à l’existence d’une substance qui nous est encore inconnue, le

  1. M. Berthelot a le premier émis l’idée que la ligne principale du spectrë anomal était identique à une forte raie due au krypton. Des déterminations récentes (mars 1919) dues à M. Slipher démontrent l’erreur de cette hypothèse, en lui donnant la valeur λ = 5 578,05. L’hypothèse due à M. Stark que cette ligne serait identique aux deux raies de l’azote 5 560 et 5 565 est encore plus inadmissible.
▶ 100 ◀