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Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/143

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ATMOSPHÈRE DES CORPS STELLAIRES

cumulus, ne s’élèvent pas à plus de 4 ou 5 000 mètres ; les nuages à pluie (cumulus) ne se trouvent pas à plus de 2 000 mètres d’altitude au-dessus du sol. Ces faits sont la conséquence de l’augmentation progressive de la proportion de la vapeur d’eau à mesure que l’on descend.

Si la force de gravitation pouvait diminuer, l’effet serait le même que si tous les gaz étaient plus légers dans la même proportion. Or, à la surface de Vénus, la gravité n’est que les huit dixièmes de celle à la surface de la terre. La différence est peu importante. Si toutes les autres conditions de la planète étaient les mêmes que sur la terre, les différentes zones atmosphériques s’élèveraient 25 p. 100 plus haut que chez nous. Mais il y a une différence essentielle chez notre voisine ; c’est la température si considérablement plus élevée. Elle a pour conséquence que la proportion de vapeur d’eau est bien plus considérable que dans notre atmosphère. Les nuages lourds s’élèvent à des hauteurs bien plus grandes que sur la terre. Si, par exemple, l’air y contient 10 fois plus de vapeur d’eau que chez nous, — ce qui peut fort bien être la réalité, — les nuages à pluie lourds peuvent facilement atteindre 10 kilomètres d’altitude. La force de gravitation relativement faible contribuerait naturellement à augmenter leur force ascensionnelle. Les nuages légers, les cirrus doivent pouvoir exister encore à 30 kilomètres d’élévation. Si ces conditions sont réalisées, nous ne pouvons pas nous attendre à autre chose sinon à ce que le corps de la planète nous soit entièrement caché,

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