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Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/151

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LA CHIMIE DE L’ATMOSPHÈRE

Peut-être semblera-t-il bien singulier qu’il puisse y avoir de l’oxygène libre à côté de flots d’hydrogène et de sodium, en notable excès. Mais il faut se souvenir qu’aux hautes températures existantes dans le soleil les combinaisons chimiques des corps réducteurs doivent être résolues, et ces corps doivent être au moins partiellement dissociés en leurs éléments. Tel est le cas pour l’eau dont il s’agit particulièrement ici. Si la température y descendait jusque vers 1 200 degrés, où le point de formation d’une croûte solide n’est pas encore atteint, l’oxygène serait entièrement fixé par les corps formant les composés que nous venons d’énumérer.

Les principaux constituants de la terre sont presque tous fortement réducteurs comme ceux du soleil, de sorte que nous devons supposer que l’oxygène libre n’existait pas encore sur notre globe avant la formation de sa croûte solidifiée. Nous pouvons nous faire une idée des gaz qui alors se trouvaient dans son enveloppe périphérique, en examinant les gaz solaires, et ceux des autres soleils célestes, et encore particulièrement ceux des comètes. Nous pouvons encore étudier les gaz contenus dans la masse en fusion de l’intérieur de la terre, ou absorbés par elle. Avant que la terre ne fût revêtue de sa croûte, la masse entière ressemblait à celle de son noyau actuel, à l’exception des gaz qui se trouvaient dans des couches les plus extérieures. Cette masse incandescente, fondue, se trouvait en contact avec les gaz enveloppants, et elle devait s’en saturer par absorption. L’examen des gaz encore absorbés

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