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Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/171

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LA PLANÈTE MARS

bandes ne fournissaient aucune indication de la présence de la vapeur d’eau sur Mars. Ce résultat ne contredisait donc pas d’une façon précise les résultats obtenus par Campbell et Keeler, car eux aussi avaient conduit leurs recherches au moyen de la photographie, mais ils avaient étudié d’autres bandes que la bande A. Il se pouvait fort bien que cette bande A fut plus impressionnable à la vapeur d’eau que les autres.

La découverte de M. Slipher fut trouvée si importante que l’on jugea nécessaire d’en épuiser toutes les conséquences. Le savant physicien M. Véry fut appelé à se prononcer sur ce sujet ; il fit des mesures très précises de l’intensité des lignes A marquées sur les divers spectres photographiés et il trouva que l’atmosphère de Mars devait contenir 1,75 fois plus de vapeur d’eau que celle de la terre, à l’endroit où avaient été faites les observations. Cette donnée nous permet de calculer quelle est la quantité d’eau existant dans l’atmosphère de Mars.

Le poids d’eau contenu dans une colonne verticale indéfinie, ayant 1 mètre carré de base, est, d’après Hann, 2 500 fois celle d’un mètre cube à la surface de la terre. Lorsque furent faites les photographies dont nous nous occupons, cette teneur en eau était de 2gr,29. À chaque mètre carré de surface correspondait donc un poids d’eau de 5 725 grammes, sous forme de vapeur. Si cette quantité est aussi modérée c’est que la température diminue fort rapidement lorsqu’on s’élève, et avec elle la teneur en vapeur d’eau de l’atmosphère.

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