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Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/172

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LE DESTIN DES ÉTOILES

À la surface de Mars il est probable que la température ne diminue pas aussi vite avec l’élévation, car la force de la pesanteur y est 2,68 fois moins grande que sur la terre. La température diminue donc 2,68 fois moins vite lorsqu’on s’élève dans l’atmosphère, et une colonne d’un mètre carré de base devrait, par conséquent, contenir 6 680 fois plus de vapeur qu’un mètre cube près de la surface. — Mais, pendant les observations, Mars ne se trouvait pas au Zénith : le rayon visuel qu’a donné la photographie spectroscopique avait donc traversé une couche d’air plus grande, — en fait 1,43 fois plus grande que s’il eut été dans la verticale de l’observateur. Donc, une colonne d’air ayant la longueur oblique, contenait 8 175 grammes de vapeur d’eau. Dans l’atmosphère de Mars, où la lumière a passé normalement à la surface, il y en avait suivant l’opinion de Véry, 1,75 fois autant, soit 14 300 grammes, et, par mètre cube, 6 680 fois moins, soit 2gr,14. Le point de rosée correspondant serait donc, suivant ces raisonnements, à 10°,3 au-dessous de zéro.

On convient que le climat de Mars doit être absolument désertique. Il correspondrait, au moment de l’observation, à peu près à celui de Salt Lake City en plein été, quand l’humidité de l’air est à 0,31 environ de celle du point de saturation. Dans des conditions pareilles, l’air de Mars dans la zone équatoriale doit contenir, à midi, 7 grammes d’eau par mètre, ce qui correspond à la température d’environ 5°,3.

Ces résultats ne rentraient guère, il faut en

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