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Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/175

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LA PLANÈTE MARS

Plusieurs remarques de Campbell, aussi bien que les observations faites par Slipher, permettent de dire que si la teneur en vapeur d’eau de l’atmosphère de Mars eut égalé celle de notre enveloppe atmosphérique, une différence aurait dû se manifester entre les spectres de Mars et de la lune. Nous avons dit que cette teneur devait être trois fois environ, moins grande au Mont Whitney qu’à Flagstaff. À ce dernier observatoire on trouva une proportion de 1,75 entre la quantité existant sur Mars et celle de notre propre atmosphère. S’il en est ainsi, la quantité d’eau existant à la surface de Mars, là où le soleil se trouve au Zénith, devrait être, d’après les observations faites par Campbell, de 0gr,4 seulement par mètre cube. Cela correspondrait à un point de rosée de −28°, soit à une température réelle de −17°, si l’on admet un climat désertique avec 0,31 de saturation. Cette température semble encore plus élevée que la moyenne pour une journée d’été, attendu qu’il était midi sur Mars au moment où les observations furent faites.

Il devient évident, après tout cela, que nous devons considérer Mars comme ne convenant nullement au séjour d’êtres vivants. Il se peut qu’il y ait une faible quantité d’oxygène dans l’air excessivement ténu de la planète. Mais la température extrêmement basse, la très maigre proportion de vapeur d’eau, sont des obstacles absolus à l’existence, à la vie, même celle des formes les plus élémentaires. La différence entre les températures du jour et de la nuit doit être énorme, par suite de la forme désertique du climat.

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