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Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/182

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LE DESTIN DES ÉTOILES

Des pertes de cette nature doivent certainement se produire, et la température ne s’écarte probablement pas beaucoup de zéro. C’est dans ces conditions que nous pouvons peut-être concevoir l’existence de quelques formes très inférieures de végétation aux pôles de la planète, et cela seulement pendant la durée très limitée de leur été.

Si jusqu’à présent, nous avons admis, sur l’autorité de Lowell, de Véry, et de quelques autres savants, que la température moyenne à la surface de Mars atteignait +10 degrés, nous l’avons fait dans l’hypothèse que l’atmosphère y contenait de grandes quantités de gaz conservateurs de la chaleur. Mais cette supposition ne semble aujourd’hui pas plus tenable que la croyance à une température élevée de la planète. Tout bien considéré, cette température peut être de 10 degrés plus élevée que ne l’indique le résultat de notre dernier calcul, — soit d’environ −40 degrés, et cela, parce que l’air de Mars est très pur et léger, et qu’il peut être traversé par conséquent, par tous les rayons solaires, n’en retenant qu’une faible partie en raison de l’existence d’une très petite quantité de vapeur d’eau, d’acide carbonique, et d’autres gaz conservateurs de chaleur. Si tel est le cas, la température moyenne à l’équateur (−27 degrés selon Campbell) serait d’environ 13 degrés au-dessus de la moyenne de la planète entière. Ce résultat concorde d’assez près avec les conditions sur notre terre, où la moyenne la plus élevée de juillet, à l’équateur, est de 27 degrés et où la moyenne pour la terre entière est de 16 degrés.

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