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Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/183

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LA PLANÈTE MARS
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Il nous faut donc réviser en entier nos conceptions concernant la planète Mars. La foi qui animait Lowell, à savoir, que la vie organique, la verdure des plantes, est l’origine des teintes qui semblent colorer les « Mers » (ou espaces ainsi dénommés) ou encore que les teintes rouges que l’on croit apercevoir sont produites par les glorieuses couleurs d’un automne rutilant avant que l’hiver n’arrache les feuilles aux diverses plantes, comme l’a supposé M. Flammarion, — ces belles illusions doivent maintenant être reléguées dans le monde des rêves.

Ceux qui ne se résolvent pas à admettre que les soi-disant canaux soient de véritables cours d’eau, destinés à la navigation, ou encore aux irrigations, ou enfin qui disent que leur existence n’est qu’illusoire, — ce que les photographies contredisent (voy. la fig. 20), — ceux-là pensent en général qu’il s’agit de fissures de la croûte. Tout comme pour la terre, elles suivent ordinairement des lignes approximativement droites ou bien régulièrement cintrées (fig. 18 et 19). Flammarion nous apprend que Fizeau considérait ces canaux comme des fentes dans les champs de glace recouvrant les océans de la planète. En 1888 Penard émettait déjà l’opinion beaucoup plus vraisemblable qu’ils correspondaient aux fissures de la croûte terrestre. Mais Flammarion conteste que nos fissures aient la figure rectilinéaire des « canaux ». C’est une réelle erreur, comme le fait voir la carte reproduite ici (fig. 17). On dit encore qu’ils sont très inexplicablement longs, comme par exemple le Phison qui, d’après

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