Aller au contenu

Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/215

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE VI

MERCURE, LA LUNE, ET VÉNUS

La planète Mercure ressemble probablement, sous beaucoup de rapports, à Mars. Elle en diffère largement en ce qu’elle manque totalement d’atmosphère. Les fissures de la croûte terrestre et de celle de Mars sont, en général, rapidement comblées, et leurs contours en grande partie oblitérés, cachés à la vue, par des alluvions ou par des sables apportés par les vents violents, de sorte qu’elles se révèlent uniquement par des trépidations et par des émanations tout le long de leur tracé. Sur Mercure, au contraire, les fissures qui se produisent doivent rester à l’état d’abîmes ouverts. On peut supposer que des gaz réducteurs sont exhalés par ces craquelures de la croûte, tout comme sur la terre, et qu’il en résulte une coloration plus sombre aux environs des points d’émanation qu’aux autres points visibles de la surface de la planète. Cette portion visible est toujours l’hémisphère qui est tourné vers le soleil. Des gaz peu volatils, comme le sel ammoniaque (chlorhydrate), d’autres chlorures, le soufre, qui sur la terre se déposent à l’intérieur des fissures, peuvent ici se répandre sur de vastes

▶ 163 ◀