Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/221

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
MERCURE, LA LUNE ET VÉNUS

Quelques chercheurs, comme M. W. H. Pickering, sont persuadés que les parties de la surface lunaire qui viennent d’être atteints par la lumière du soleil ont une teinte de couleur plus claire que lorsque le soleil les a éclairées pendant un certain temps. Ces observations n’ont pas été généralement admises comme parfaitement vérifiées. D’après M. Pickering, cette teinte claire serait provoquée par l’existence d’une légère couche de neige, ou encore de givre, étant donné que ces régions viennent de passer 355 heures dans une nuit absolue. Or s’il existait sur la lune une trace appréciable de vapeur d’eau, elle s’évaporerait, et elle formerait aux emplacements des pôles des calottes blanches, aux points où le soleil ne serait pas assez puissant pour les faire fondre. Rien de semblable n’a jamais été observé, et il ne semble pas que la croyance aux neiges lunaires trouve jamais beaucoup de défenseurs.

Les montagnes de la lune ne sont attaquées ni par l’eau, ni par des tempêtes de sable ; elles n’éclatent et ne se détruisent pas non plus sous l’action rapide du soleil. Elles s’élèvent par conséquent, invariables, de toute leur hauteur au-dessus de leur entourage. Cette hauteur peut être mesurée au moyen de la longueur de leurs ombres. Mädler, qui s’est livré à cette recherche, a trouvé que l’un des pics du Mont Newton s’élève à 7 300 mètres au-dessus de la région qui se trouve dans son ombre. Six autres pics atteignent de 6 à 7 000 mètres, vingt et un ont de 5 à 6 000 mètres, quatre-vingt-deux ont entre 4 et 5 000 mètres, et 582 atteignent 2 000 mètres