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MERCURE, LA LUNE ET VÉNUS

surface une apparence blanchâtre. À la surface de la lune la pesanteur n’est que le sixième de ce qu’elle est chez nous, en sorte que des bulles gazeuses n’auraient qu’une tendance très faible à s’élever de la masse fondue et l’auraient fait lentement. Par suite de la très faible pression atmosphérique à la surface, ces bulles auraient un volume bien plus grand, que dans un cas analogue sur la terre. Elles seraient par conséquent beaucoup plus visibles. Il est probable qu’elles soient restées sur la surface comme une légère mousse, qui a pu durcir dans cet état même. Depuis sa formation il ne s’est pas produit là, plus de changement que sur le reste de la surface, tandis que sur la terre, l’eau et les agents atmosphériques, le sable, en particulier, auraient vite fait leur œuvre de destruction.

Avant de quitter la lune, disons deux mots de sa couleur. Mädler, d’accord en cela avec plusieurs autres observateurs, dit que la Mer de la Sérénité, une « mer » située à environ 25 degrés de latitude nord, à droite du méridien central de la figure 29, se fait remarquer par sa superbe coloration verte. La mer des Crises, à 16° N. près du bord de droite de la même figure est d’une tonalité gris verdâtre foncée. La mer des Humeurs (Lat. 22° S.) près du bord de la lune dans la figure 30, a des parties alternant du gris au vert foncé, et la mer du Froid, tout près du pôle Nord, est d’une teinte vert jaunâtre sale. Ces couleurs s’accordent assez bien avec certaines régions de la terre, où des étendues de nature analogue sont coloriées en vert par des silicates

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